Cahiers de la Documentation 2015/3 (septembre 2015)

NUMÉRO SPÉCIAL

L’audiovisuel sous les projecteurs

cover2015-3_smallÉditorial

Chers lecteurs, nous espérons que la période estivale fut belle et enrichissante pour vous tous.

Pour la clôturer agréablement, nous vous proposons ce numéro spécial des Cahiers de la Documentation, axé sur l’audiovisuel au sens large. En effet, à l’heure où certains supports se révèlent de plus en plus rapidement obsolètes, comment gérer de manière optimale l’information, la documentation, les archives, en particulier lorsqu’il s’agit de sons et d’images ? Dans cette publication très dense, vous trouverez foule de détails pratiques et techniques sur l’audio, la photo et la vidéo.

L’audiovisuel est aujourd’hui incontournable, et il nous semblait utile de nous attarder sur les acteurs de l’information et de la documentation qui manipulent au quotidien l’audiovisuel sous toutes ses formes. Qui sont les spécialistes de l’information audiovisuelle ? Quels sont les projets en cours et à venir de ces spécialistes ? Comment appréhendent-ils leur métier ? Quels sont les outils utilisés par ces professionnels ? Comment les adaptent-ils à leur environnement spécifique ? Autant de questions auxquelles nous tenterons de répondre grâce aux consœurs et confrères qui ont accepté pour l’occasion, de partager leur expérience au sein de nos Cahiers. Nous les remercions chaleureusement d’avoir, l’espace de quelques lignes, ouvert leur antre informationnelle.

Une petite parenthèse pour rappeler que le site web de l’ABD-BVD est désormais accessible à tous en ligne. Vous y trouverez notamment les articles publiés dans nos Cahiers de la Documentation entre janvier 2013 et décembre 2013, ainsi que les sommaires des numéros de 2014 et 2015. Les différentes éditions des Inforum depuis 1996 sont également accessibles, de même que les présentations des Doc’Moments (anciennement « réunions mensuelles ») ayant eu lieu entre 2013 et 2015. Nos administrateurs mettent tout en œuvre pour compléter le plus rapidement possible les différentes rubriques du site et vous offrir une documentation riche et aboutie.

Nous en profitons également pour annoncer la reprise de nos Doc’Moments. Au plaisir de vous retrouver, et d’ici là, nous vous souhaitons une très bonne lecture !

Christopher BOON
Catherine GÉRARD
Natacha WALLEZ

Avant-propos

Christopher BOON, Catherine GÉRARD, Natacha WALLEZ, Rédacteurs en chef

Le plan PEP’s : numériser pour préserver et valoriser les patrimoines culturels

Jean-Louis BLANCHART, Directeur de la délégation générale à la numérisation des patrimoines culturels, Administration générale de la culture du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Le plan PEP’s est le plan de numérisation des patrimoines culturels adopté par la Fédération Wallonie-Bruxelles en 2007. Il a pour objectif de numériser les patrimoines culturels afin d’en assurer leur préservation à long terme et leur valorisation via un accès en ligne par le biais du portail numeriques.be. Ce plan est mis en œuvre et géré par la délégation générale à la numérisation des patrimoines culturels, qui est un service de l’Administration générale de la culture du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

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Numérisation des images des télés locales : à la recherche de l’image perdue

Michael MERCIER, Coordination projet NÉPAL, Fédération des télés locales
Julie VERSLYPE, Coordination Brigade du Tigre, Fédération des télés locales

Sauver les archives audiovisuelles des télévisions locales francophones, en péril depuis de nombreuses années. Protéger des méfaits du temps leur patrimoine, construit jour après jour durant plus de 30 ans, et dans lequel le grand public aime se replonger avec nostalgie. Faire revivre les moments forts des régions, des communes, des villages ou les heures de gloire de personnalités locales. Alimenter la télévision de demain avec des images d’hier. Voilà les multiples objectifs du projet de numérisation NÉPAL mis en place en 2010 à la Fédération des télés locales. 1 Fédération, 12 télévisions, 12 localisations, 12 méthodes de travail, 37 années d’archives. Un sacré défi !

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Het digitale VRT archief, van band tot bestand

Jan VANREGENMORTER, Hoofd Documentatie & Archieven, Vlaamse Radio en Televisieomroep (VRT)

« L’avenir sera numérique ou ne sera pas », un credo de la VRT en 2006. Déjà à l’époque, il apparaissait clairement qu’en tant que service public de diffusion moderne, nous ne pouvions pas rater le train du digital. Progressivement, nous avons commencé à produire de manière numérique, d’abord pour la radio, ensuite pour la télévision, et simultanément l’appareillage analogique disparut du marché. En vue de pouvoir utiliser de manière aisée l’énorme archive de diffusion en format analogique et de mieux la valoriser, la numérisation s’imposa là aussi. Prudemment, les premiers projets de numérisation à petite échelle démarrèrent, puis prirent la direction de la numérisation de masse. Dans les prochaines années, nous numériserons toujours plus afin de nous débarrasser au final de tout le matériel audiovisuel analogique. La numérisation n’a pas seulement un impact sur la réutilisation, mais aussi sur le processus de production, sur les collaborateurs impliqués dans la production et sur les archivistes et le processus d’archivage en bout de chaîne. Cette voie une fois empruntée, il n’y aura pas de retour en arrière possible, et il faudra en permanence veiller à l’intégrité des données numérisées.

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Preserving Local Television: Prioritization by Format

Siobhan HAGAN, Audiovisual Archivist, University of Baltimore Langsdale Library

Les chaînes de télévision locales ont couvert et continuent de relater récits et événements tant régionaux que nationaux, tout au long de l’histoire de ce médium de communication de masse, et constituent une part importante de notre héritage culturel global. Des efforts accrus doivent être consacrés à la sauvegarde du reliquat des images vidéo historiques diffusées, avant qu’elles ne soient à jamais perdues. Etant donné les ressources limitées des dépôts d’archives audiovisuelles, les efforts de préservation devraient à l’heure actuelle se focaliser sur le format le plus ancien, et le plus à risque : le Quadruplex 2 pouces (2” Quad). L’article dresse un bref historique de ce format vidéo et illustre comment une petite université publique dans une ville ouvrière américaine a initié des démarches en vue de la préservation et de l’accès à ses collections au format 2” Quad.

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Fabriquer une histoire et une mémoire sonore urbaine : archivage, exploitation, restitution

Séverine JANSSEN, Coordinatrice, Bruxelles Nous Appartient-Brussel Behoort Ons Toe (BNA-BBOT)
Flavien GILLIÉ, Ingénieur du son, Bruxelles Nous Appartient-Brussel Behoort Ons Toe (BNA-BBOT)
Lionel MAES, Designer graphique et développeur, La Villa Hermosa

Les forces et enjeux historiques sont partout. Pourtant, nulle histoire ne répertorie la totalité des forces et enjeux simultanés qui se jouent et se sont joués en elle. Toute histoire est amputée d’une partie d’elle-même, offre des béances: ce que serait une histoire totale n’est concevable que d’un point de vue extérieur à l’histoire elle-même, extérieur à nous-mêmes. C’est pourtant au cœur de ces béances que les cartes de l’histoire présente peuvent être rebattues, que des formes historiques inédites peuvent s’expérimenter. Ainsi en va-t-il du travail mené par BNA-BBOT : historiciser, archiver dynamiquement un ensemble local d’expériences dites. Le ressort de cette micro-histoire est le son, son écriture la voix. La voix comme micro-trace irréductible à toute frappe textuelle, à toute présence visuelle. Collection indéfinie de voix et de sons surgis d’un temps vécu, la collection sonore de BNA-BBOT forme une biographie vivante et organique de la ville. Elle dit la ville telle qu’elle est parfois, telle qu’elle aurait pu être, telle qu’elle pourrait être. Quelles en sont les limites, quelles en sont les modalités opératoires, comment offrir à ces archives mineures des conditions de pérennité, d’audibilité et de rivalité avec les archives majeures ?

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Les collections non-film de la Cinémathèque royale de Belgique

Jean-Paul DORCHAIN, Responsable des collections non-film, Cinémathèque royale de Belgique

Le Centre de documentation de la Cinémathèque royale de Belgique collecte, inventorie, indexe, conserve, numérise et met en accès dans sa bibliothèque une des plus riches collections en Europe de documents sur le cinéma, tant en format papier qu’en format numérique. Cet article présente les différentes topologies patrimoniales et les activités du Centre de documentation.

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De filmcollectie van het Koninklijk Belgisch Filmarchief

Bruno MESTDAGH, Hoofd digitale filmcollectie, Koninklijk Belgisch Filmarchief

Tout qui a au moins une fois assisté à une des séances du Musée du Film, maintenant mieux connu sous le nom de Cinematek, se demandera peut-être d’où proviennent tous ces films. Se cachent-ils dans les caves de la Cinematek, à l’abri derrière le sourire de la dame de l’accueil ? Non, des centaines milliers de bobines de films et de fichiers numériques sont collectés, conservés, inventoriés et apprêtés en vue de leur projection dans un des trois dépôts de la Cinémathèque royale de Belgique. Au même endroit se trouve un département de restauration où les films les plus précieux et les plus fragiles sont digitalisés et restaurés.

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La cinémathèque égyptienne : une nécessité ou une option ?

Marwa EL SAHN, Directrice du Centre d’Activités Francophones (CAF), Bibliotheca Alexandrina

Assurer la pérennité et la mise en valeur d’un patrimoine cinématographique requiert un ensemble de facteurs œuvrant dans une même direction. De longue date, l’Égypte a mis en place les différentes institutions nécessaires au maintien de sa tradition cinématographique. L’auteure nous livre ses réflexions sur la nécessité d’une vision politique globale afin de voir aboutir concrètement cette mission de sauvegarde.

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Les archives de Ciné-Télé-Revue : 70 ans de rêve en images

Geoffroy VERMEREN, Responsable “Gestion des contenus”, Éditions Ciné-Revue SA

À l’heure où la presse quotidienne fait pâle figure dans son modèle économique qui se dégrade, les magazines télé n’échappent pas, eux non plus, à la règle. Fort de plus de 70 ans de présence en librairie, l’hebdomadaire belge Ciné-Télé-Revue continue pourtant de faire rêver ses lecteurs au travers de nombreux reportages consacrés aux mondes people, du cinéma et de la télévision. C’est dans un tel contexte que doivent aujourd’hui évoluer et innover ses documentalistes-iconographes, confrontés quotidiennement aux nouvelles technologies et à l’évolution des canaux de diffusion. Aujourd’hui, les contenus du bon vieux magazine papier doivent être déclinés sur le web, sur smartphones et tablettes avec, à la clé, la nécessité d’adjoindre aux compétences purement documentaires, des compétences photographiques et de gestion de droits d’auteur. Comment d’une part gérer les milliers de documents photographiques anciens qui constituent les archives du magazine, et d’autre part accueillir de nouveaux documents numériques provenant de sources très diverses? C’est là tout le défi du service de gestion des contenus.

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Digitale duurzaamheid en het behoud van audiovisueel erfgoed

Rony VISSERS, Coördinator PACKED vzw – expertisecentrum digitaal erfgoed

En matière de conservation d’objets informationnels audiovisuels, à l’opposé des objets patrimoniaux traditionnels, il y a lieu d’opérer une distinction entre d’une part la conservation du contenu et d’autre part la conservation du support. Pour les institutions du patrimoine culturel, ce qui importe le plus souvent est de conserver le contenu, et non le support. Cette distinction est importante, car la conservation des supports pose certains défis à la conservation du contenu. À l’heure actuelle, la stratégie la plus importante pour la conservation (et la valorisation) des objets informationnels audiovisuels est très souvent la numérisation. La préservation numérique génère elle-même une série de nouveaux défis. Elle exige non seulement une nouvelle expertise, qui doit en permanence être actualisée, mais elle occasionne également des coûts récurrents qui, en raison de l’ampleur et de la complexité des fichiers de données audiovisuelles, peuvent devenir considérables. Ceci constitue souvent un obstacle. En Flandre et à Bruxelles, quelques organismes spécialisés offrent cependant au secteur culturel de l’aide dans une série de domaines comportant conseil et services de support, il s’agit entre autres de l’asbl PACKED, du VIAA et de la Cinémathèque royale de Belgique.

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The European Audiovisual Observatory: A goldmine of information on the audiovisual industries – made in Europe…

Alison HINDHAUGH, Information Officer, European Audiovisual Observatory

L’Observatoire européen de l’audiovisuel est une mine d’or d’informations sur les industries audiovisuelles en Europe. Cinéma, télévision, vidéo et services à la demande sont analysés d’un point de vue économique et juridique. Découvrez quels types d’informations vous pouvez obtenir auprès de cette institution unique qui fait partie du Conseil de l’Europe à Strasbourg.

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Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) en pratique

Frédéric VERGEZ, Conseiller/Documentaliste, Conseil supérieur de l’audiovisuel

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) est l’autorité administrative indépendante chargée de réguler le secteur audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles : télévisions, radios, WebTV, web radios, câblodistributeurs, opérateurs de réseaux… Il veille à ce que ces différents acteurs respectent les obligations légales auxquelles ils sont soumis. Son Centre de Documentation assure à la fois un rôle interne et un support pour les utilisateurs externes.

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European Commission’s progress reports on digitisation of the European cultural (and film) heritage

Svetlana YAKOVLEVA, Master in Law and Economics (LL.M) ; Research master student, Institute for Information Law (IViR), University of Amsterdam

Cet article synthétise deux rapports d’avancement de la Commission européenne dans le domaine de la préservation numérique du patrimoine européen culturel (et filmographique). Le premier rapport révise et évalue les progrès de la numérisation du patrimoine culturel, qui s’est déroulée entre 2011 et 2013, suite à l’adoption en 2011 de la Recommandation de la Commission européenne sur la numérisation et l’accessibilité en ligne du matériel culturel et la conservation numérique. Le deuxième rapport fait suite à la Recommandation du Parlement européen et du Conseil sur le patrimoine cinématographique. Il se concentre sur les progrès, les défis et les risques rencontrés durant le processus de numérisation du patrimoine cinématographique en 2012-2013. Même si les deux rapports démontrent que certains progrès ont été réalisés dans les domaines concernés, ils reconnaissent aussi que ce progrès est encore limité et que la numérisation reste toujours un défi.

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Biblio-Jack : le b.a.-ba des bibliothèques de l’UCL en vidéo

Marine FINFE, Bibliothèque de droit de l’Université Catholique de Louvain (UCL)
Carole KOJO-ZWEIFEL, Bibliothèque de droit de l’Université Catholique de Louvain (UCL)
Christine LANNERS, Bibliothèque des sciences de la santé de l’Université Catholique de Louvain (UCL)
Sophie PATRIS, Bibliothèque des sciences de la motricité de l’Université Catholique de Louvain (UCL)

En 2014, une équipe de bibliothécaires des bibliothèques de l’Université catholique de Louvain (BIUL) décide de réaliser des vidéos ludiques et originales pour répondre aux questions récurrentes de leurs jeunes utilisateurs. Le support vidéo, populaire et facilement accessible auprès des étudiants via Youtube, a paru être un excellent complément aux formations existantes tout en permettant de rafraîchir et rajeunir l’image des bibliothèques. Un an plus tard, les quatre vidéos de la série Biblio-Jack sont mises en ligne et remportent un beau succès, à tel point que quatre nouvelles vidéos sont mises en ligne à la rentrée 2015-2016. Cet article a pour but de retracer les différentes étapes de cette entreprise (recherches préliminaires, rédaction de scénarios, budgétisation, tournage, montage, promotion), de mener une réflexion sur l’impact auprès du public et de proposer quelques pistes de bonnes pratiques basées sur l’expérience acquise.

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Présentation du master en Gestion globale du numérique (GGN)

Chantal HARTMAN, Responsable de la coordination pédagogique du master GGN, Haute École Libre de Bruxelles Ilya Prigogine (HELB)

Une formation nouvelle à la convergence de plusieurs métiers du numérique, toutes disciplines confondues qui répond à des besoins nouveaux. Il s’agit d’un master spécifique qui, outre les connaissances pointues et en permanence mises à jour sur tous les aspects des filières numériques, comprend des accents prospectifs sur les mutations profondes que génère le numérique sur la société.

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Avis personnel d’une étudiante en master GGN : une formation innovante en quête de performance

Géraldine GELAI, Étudiante en 2e master GGN, Haute École Libre de Bruxelles

Le nouveau master en Gestion globale du numérique est une toute nouvelle formation proposant des cours diversifiés comme l’audiovisuel, la 3D, l’informatique ou encore l’archivage numérique. Cet article présente mon point de vue personnel sur la formation dispensée.

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The fake digital revolution

Mauro BOTTARO, Audiovisual Expert

L’objet de cet article d’opinion est le rôle que la photographie a pu avoir vis-à-vis de la réalité. Les partisans de la révolution numérique voient manifestement ce rôle de manière négative et ils l’estiment effacé par un système qui, au lieu d’être fondé sur l’idée de l’empreinte et de la traçabilité directe, comme la photographie analogique, est fondé sur le principe du transfert numérique.

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